(PFFF ! no 20160129) Un poème de Geneviève Desrosiers, dans Nombreux seront nos ennemis:
CRISSE
Une fleur de cactus dans un coeur d’épinette
ou l’histoire d’un québécois errant au sud de la terre.
Criss que c’est l’bordel tabarnak.
Ces jours où la destruction devient une paix.
On tuerait tout ce qui se tue.
Même le steak haché. Même les chiots. Même les arbres.
Et surtout, surtout, les péniches calmes ondoyantes sur une eau tout aussi calme.
Je ne veux voir personne que je ne peux détruire. Je vais donc rester seule avec ma chaleur épuisante et inutile et une musique ressemblante.
Câlisse. Câlisse. Câlisse.
Le seul qui ait froid, c’est mon foie.
Je pleure ma nervosité, je pleure ma virginité.
Et je ne pleure pas.
Source: Immigrer